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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/73

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terre. Les ajustemens de tête en plumes des deux dernières îles, et les paniers, les massues et les étoffes peintes de la première leur plaisaient extrêmement ; ils acquéraient avec empressement les nattes de Tongatabou, quoiqu’en général elles fussent pareilles à celles qu’ils fabriquent. Nos matelots profitèrent de cette fantaisie pour les tromper ; ils leur vendaient, sous le nom de Tongatabou, des nattes achetées aux îles de la Société. Ainsi il existe une ressemblance universelle dans les goûts des hommes de tous les pays.

» Ce rapport nous parut encore plus frappant en les voyant écouter avidement les histoires d’Oedidi leur compatriote. Ils le suivaient toujours en foule ; les vieillards lui témoignaient beaucoup d’estime, et les principaux personnages de l’île, sans en excepter la famille royale, recherchaient sa compagnie. Outre le plaisir de l’entendre, ils obtenaient de lui des présens fort riches : il passait son temps si agréablement à terre, où il trouvait à chaque pas de nouveaux amis, qu’il venait rarement à bord, à moins que ce ne fût pour y chercher quelques-uns de ses trésors, ou pour montrer le bâtiment à ses connaissances, et les présenter au capitaine et à ses compagnons de voyage. Ce qu’il racontait cependant paraissait quelquefois trop merveilleux pour être cru ; et alors les Taïtiens nous demandaient s’il disait la vérité. La pluie changée en pierre, les rochers blancs et les montagnes so-