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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/108

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que terre, ou en pleine mer. Dans le premier cas, il est évident qu’elle vient d’une région qui est au delà de la route de nos vaisseaux, c’est-à-dire au delà de 60, 67 et 71° de latitude sud, parce que nous n’avons point découvert d’île où ces énormes quantités de glace aient pu prendre naissance. Dans le deuxième cas, si la glace s’est formée loin d’une terre, ce parage doit aussi être plus loin au sud que la route de nos vaisseaux, parce que nous n’avons jamais rencontré de glaces permanentes ; au contraire, elles étaient toujours en mouvement : les glaces flottantes entre 71 et 50° de latitude sud doivent au moins être venues de la glace solide qui est au delà de 71°, ou sous une latitude plus élevée. D’autres navigateurs ont rencontré comme nous des glaces dans les basses latitudes sud, c’est-à-dire par 49, 50, 51 et 52°, au commencement du printemps et de l’été ; il est donc évident qu’elles doivent y être venues d’un parage situé au delà de 60, 67 et 71° de latitude sud. Dans les mers du nord, on observe que presque toutes les années la glace se dirige vers les climats chauds. Ces exemples semblent prouver qu’il existe un fort courant, une attraction, ou quelque autre cause régulière qui porte ces grandes masses de glace des deux pôles vers la ligne équinoxiale.