Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

» Pour former un contraste avec les îles du tropique, nous devons citer l’île de Pâques, qui en est si peu éloignée. Les Hollandais qui l’ont découverte en ont fait une description très-fausse, ou bien elle a été presque entièrement bouleversé depuis cette époque : son misérable sol, parsemé de pierres, n’offre que vingt espèces de plantes ; dix seulement sont cultivées : aucune ne parvient à la grandeur d’un arbre, et presque toutes sont petites, ridées et sèches. Dans la partie opposée, ou dans le parage le plus occidental du grand Océan, gît une petite île à laquelle nous avons donné le nom d’île Norfolk ; presque toutes ces plantes ont du rapport à celles de la Nouvelle-Zélande, dont elle n’est pas fort éloignée. On observe seulement une différence occasionée par la douceur plus grande du climat, qui donne à chaque plante plus de vigueur ; nous y avons découvert un arbre conifère qui est particulier à cette île, et à l’extrémité orientale de la Nouvelle-Calédonie : ses cônes font croire qu’il est de la classe des cyprès ; il prend une hauteur et une grosseur considérables, et le bois en est très-pesant.

» Comme le grand Océan est borné d’un côté par l’Amérique, et de l’autre par l’Asie, les plantes qui croissent sur ses îles ressemblent en partie à celles de ces deux continens ; elles participent plus ou moins de celui des deux dont elles sont plus ou moins proches : ainsi les îles les plus orientales produisent un