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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/195

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particuliers pour des idées que la nation a acquises après s’être séparée de la mère-tribu, et d’autres dont elle s’est enrichie par la conquête ou par ses liaisons avec un nouveau peuple. La plupart des mots, quoiqu’un peu altérés, conservent toujours assez de type original pour montrer aux étymologistes qu’ils appartiennent à la même langue-mère. Ainsi les cinq peuples du grand Océan que j’ai cités comme étant des branches de la première race parlent tous des dialectes qui ont une affinité frappante dans la plupart de leurs mots, et paraissent descendre originairement de la même nation.

» J’ai recueilli des mots de la langue de chaque peuple que nous avons visité, afin de pouvoir juger jusqu’à quel point ces différens langages se ressemblent. J’ai remarqué qu’en général les langues des cinq peuples désignés plus haut, et qui sont ceux des îles de la Société, des îles des Amis, des Marquésas, de l’île de Pâques et de la Nouvelle-Zélande, ne diffèrent qu’en un petit nombre de mots ; que la différence de la plupart de ces mots ne consiste que dans le changement d’un petit nombre de voyelles ou consonnes, et qu’il y en a beaucoup dans tous les dialectes qui sont restés absolument les mêmes. Ces nations descendent donc toutes de la même tribu. Les différences des dialectes proviennent seulement de la difficulté de prononcer des consonnes que quelques insulaires articulent plus aisément, tandis que d’autres les ont entièrement omises. Quand une