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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/238

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regret et de satisfaction. Lorsque nous parlions de la Grande-Bretagne, et de ceux qui, durant son séjour en Europe, l’avaient honoré de leur protection et de leur amitié, il était vivement ému, et il avait peine à retenir ses larmes. Mais ses yeux étincelaient de plaisir dès que les îles de la Société devenaient la matière de notre conversation. Il était pénétré de l’accueil qu’il avait reçu en Angleterre, et il avait la plus haute idée de ce pays et de ses habitans ; mais le tableau des richesses et des trésors qu’il étalerait à son arrivée, et le flatteur espoir d’obtenir avec cette opulence une sorte de supériorité sur ses compatriotes, calmèrent peu à peu ses regrets.

» Le roi lui avait donné une quantité considérable de ces choses qu’on regarde comme d’utilité ou de luxe dans les îles du grand Océan ; il avait reçu d’ailleurs une foule de présens du même genre de lord Sandwich, de M. Banks, et de plusieurs autres personnes. Enfin on n’avait rien négligé durant son séjour à Londres, et on n’oublia rien à son départ de ce qui pouvait lui inspirer une haute idée de la grandeur et de la générosité de la nation britannique. » On verra plus bas qu’arrivé dans sa patrie il fit un mauvais usage de ses richesses, et que, loin de lui avoir procuré le bonheur sur lequel il comptait, il y a lieu de craindre qu’elles ne lui aient attiré de grands malheurs. »

Les deux vaisseaux, qui avaient été gréés et équipés en partie à Deptfort, partirent de ce