Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/270

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’herbe plus petite et plus rare. On rencontre sur les terrains plats une espèce d’anserine, et une autre petite plante qui lui ressemble beaucoup. En un mot, la Flore de la terre de Kerguelen ne va pas à plus de seize ou dix-huit plantes, encore faut-il y comprendre quelques mousses et une jolie espèce de lichen qui croît sur les rochers, plus haut que les autres plantes. On n’aperçoit pas un seul arbrisseau dans toute l’île.

» Les animaux y sont plus nombreux, quoiqu’à parler rigoureusement on ne puisse pas les dire habitans de l’île ; car ils vivent tous dans la mer, et en général ils ne vont à terre que pour y faire leurs petits et s’y reposer. Les plus gros sont les phoques, ou, comme nous avons coutume de les appeler, les ours de mer ; car c’est l’espèce qu’on y rencontre. Ils ne sont pas en grand nombre, et on ne doit pas s’en étonner, car on sait qu’ils préfèrent aux baies ou aux goulets les rochers qui s’avancent en mer, et les petites îles qui gisent près des côtes. Ils muaient à cette époque, et ils étaient si peu farouches, que nous en tuâmes autant que nous en voulûmes.

» Nous ne vîmes pas d’autres quadrupèdes marins ou terrestres ; mais nous trouvâmes une quantité considérable d’oiseaux, tels que des canards, des pétrels, des albatros, des nigauds, des goélands et des hirondelles de mer.

» Les canards sont à peu près de la grosseur