Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/293

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

» Le seul quadrupède que nous ayons pris est un opossum à peu près deux fois aussi gros qu’un gros rat ; c’est vraisemblablement le mâle de l’espèce rencontrée sur les bords de la rivière Endéavour, dans le premier voyage du capitaine Cook. Il est noirâtre dans la partie supérieure du corps, avec des teintes brunes ou couleur de rouille, et il est blanc en dessous ; le tiers de la queue, du côté du bout, est blanc et dégarni de poil par-dessous, ce qui vient probablement de ce qu’il s’accroche par là aux branches d’arbres auxquels il grimpe, parce qu’il vit de baies. Le kangarou, autre animal qu’on trouve sur les côtes plus septentrionales de la Nouvelle-Hollande, habite sûrement aussi la terre Van-Diemen ; car les naturels qui vinrent nous voir portaient des morceaux de sa peau ; d’ailleurs, en courant les bois, nous vîmes à diverses reprises, mais d’une manière confuse, des animaux qui fuyaient devant nous ; et nous jugeâmes, sur leur grosseur, qu’ils étaient de cette espèce. Il semble, par le crottin que nous rencontrâmes partout, et par les sentiers étroits qu’ils fraient au milieu des buissons, qu’ils y sont très-multipliés.

» Les espèces d’oiseaux sont nombreuses ; mais ils sont si rares et si farouches, que sûrement ils sont pourchassés par les insulaires, qui en tirent peut-être une grande partie de leur subsistance. On rencontre surtout dans les bois de grands faucons ou aigles bruns, des