Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avec une ligne de deux cent cinquante brasses. Le 8 février 1773, étant un peu au delà de 48° de latitude sud, et à l’est du méridien de l’Île-de-France, nous jetâmes à la mer une ligne de cent dix brasses sans trouver fond. Le 22 novembre 1774, nous sondâmes au milieu du grand Océan, avec une ligne de cent cinquante brasses, et le résultat fut le même que les précédens.

» Buffon a posé pour maxime que la profondeur de la mer le long des côtes est d’autant plus grande que les côtes sont plus élevées, et d’autant moindre qu’elles sont plus basses, et que l’inégalité du fond de la mer correspond généralement à l’inégalité de la surface du sol de la côte ; et Dampier est cité à l’appui de cette assertion. En supposant qu’elle soit exacte relativement aux continens, elle admet beaucoup d’exceptions pour toutes les îles basses qui entourent les îles de la Société ; car il devrait y avoir des sondes régulières autour de ces îles et de ces écueils ; mais le contraire a lieu. Tout auprès des côtes des îles et des récifs qui entourent d’autres îles, l’eau est d’une profondeur considérable, et quelquefois incommensurable. Près de l’île de la Tortue, nous vîmes un récif oblong partout couvert d’eau ; il renfermait une eau profonde, et le long de ses bords extérieurs, la profondeur de la mer était très-considérable.

» Partout où se trouve un banc ou un haut fond d’une grande étendue, la couleur de l’eau change ; mais cette circonstance même est su-