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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/102

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sairement ; mais elles sont si longues, et leur situation est telle, qu’il est difficile de les éviter, surtout dans les calmes et les vents contraires, où les navires, ne pouvant bien s’aider de leurs voiles, y sont entraînés par les courans.

À l’égard des canaux de chaque atollon, quoique la mer y soit toujours tranquille, les basses et les rochers y rendent la navigation si dangereuse, que les habitans mêmes ne s’y exposent jamais pendant la nuit. Le nombre des barques y est infini pendant le jour ; mais l’usage est de prendre terre le soir ; ce qui n’empêche pas que les naufrages n’y soient fréquens, malgré l’habileté des insulaires, qui sont peut-être la nation du monde la plus exercée aux fatigues de la mer. Les ouvertures des atollons ont peu de largeur, et chacune est bordée de deux îles qui pourraient être aisément fortifiées. La plus large de ces entrées n’a pas plus de deux cents pas. Le plus grand nombre en a trente ou quarante ; et par une disposition admirable de la nature, chaque atolion a quatre ouvertures qui répondent presque directement à celles des atollons voisins ; d’où il arrive qu’on peut entrer et sortir par les unes ou les autres de toutes sortes de vents, et malgré l’impétuosité ordinaire des courans.

La situation des Maldives étant si proche de la ligne, on doit juger que la chaleur y est excessive et l’air fort malsain. Cependant, comme le jour et la nuit y sont toujours égaux, la lon-