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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/119

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le mal de rate dont la plupart sont attaqués. Les gens du commun couchent sur des matelas de coton posés sur des ais montés sur quatre piliers.

Lorsque le roi sort accompagné de sa garde, on soutient sur sa tête un parasol blanc, qui est aux Maldives la principale marque de la majesté royale. Le roi a un droit exclusif sur tout ce que la mer jette au rivage, soit par le naufrage des étrangers, soit par le cours naturel des flots, qui amènent au bord des îles quantité d’ambre gris et de corail, surtout une sorte de gros cocos que les Maldivois nomment tavarcarré, et les Portugais coco des Maldives. Pyrard ne nous en apprend pas l’origine ; mais ses vertus sont vantées par les médecins, et il le représente aussi gros que la tête d’un homme ; il s’achète à grand prix. Lorsqu’un Maldivois fait fortune , on dit en proverbe qu’il a trouvé de l’ambre gris ou du tavarcarré, pour faire entendre qu’il a découvert quelque trésor.

La monnaie des Maldives est d’argent, et ne consiste qu’en une seule espèce, qui se bat dans l’île de Malé, et qui porte le nom du roi en caractères arabesques. Ce sont des pièces qu’on nomme larins, de la valeur d’environ huit sous de France. Au lieu de petite monnaie, on se sert de bolys, petites coquilles qui sont une des richesses de ces îles. Elles ne sont guère plus grosses que le bout du petit doigt ; leur couleur est blanche et luisante. La pêche s’en fait deux fois chaque mois, trois