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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/124

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ties de l’île. Quand les vents d’ouest commencent à souffler, la partie occidentale a de la pluie, et c’est alors qu’on y remue et laboure la terre. Mais dans le même temps la partie orientale jouit d’une température fort sèche, et c’est alors qu’on y fait la moisson. Au contraire, lorsque le vent d’est règne, on laboure les parties orientales de l’île, et les grains se récoltent dans la partie exposée à l’occident. Ainsi la moisson et le labourage occupent pendant toute l’année les insulaires, quoique dans des saisons opposées. Le partage de la pluie et de la sécheresse se fait ordinairement au milieu de l’île ; et souvent il est arrivé à Knox d’avoir de la pluie d’un côté de la montagne de Cauragahing, tandis qu’il faisait très-sec et très-chaud de l’autre côté. Il remarque même que cette différence n’est pas aussi légère qu’elle est prompte : car, en sortant d’un lieu mouillé, il se trouvait tout d’un coup sur un terrain qui brûlait les pieds. Il pleut beaucoup plus sur les terres hautes que sur celles qui sont au-dessous des montagnes. Cependant la partie septentrionale de l’île n’est pas sujette à la même humidité. On y voit quelquefois pendant trois ou quatre ans entiers une si grande sécheresse, que la terre n’y peut recevoir de culture. Il est même difficile d’y creuser des puits assez profonds pour en tirer de l’eau qu’on puisse boire ; et la meilleure conserve une âcreté qui la rend fort désagréable. Quoique les bourgs et les villages de Ceylan soient en fort grand