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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/127

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L’habillement commun des Chingulais est un linge autour des reins, et un pourpoint semblable, dit Knox, à celui des Français, avec des manches qui se boutonnent au poignet, et se plissent sur l’épaule comme celles d’une chemise[1]. Ils portent au côté gauche une espèce de coutelas, et un couteau dans leur sein, aussi du côté gauche. Les femmes ont ordinairement une camisole de toile qui leur couvre tout le corps, et qui est parsemée de fleurs bleues et rouges ; elles est plus ou moins longue, suivant leur qualité. La plupart portent un morceau d’étoffe de soie sur la tête, des joyaux aux oreilles, et d’autres ornemens autour du cou, des bras et de la ceinture. Elles n’ont pas la figure moins agréable que les Portugaises. L’usage du pays leur accorde une liberté dont il est rare quelles abusent. Elles peuvent recevoir des visites et s’entretenir avec des hommes sans être gênées par la présence de leurs maris. Quoiqu’elles aient des suivantes et des esclaves pour exécuter leurs ordres, elles se font honneur du travail, et ne se croient pas avilies par les soins domestiques.

Le luxe des femmes de qualité surpasse beaucoup celui des maris, et les hommes mettent même une partie de leur gloire à faire paraître leurs femmes avec éclat ; mais, avec tous leurs ornemens, elles ne portent pas de souliers, non plus que les hommes, parce que cet

  1. C’était l’habillement des Français du temps où ce voyageur écrivait.