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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/130

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rang-là seraient pour jamais privées de l’honneur qu’elles avaient eu jusqu’alors, de faire manger les hondreous dans leurs maisons. Cependant les taillandiers ont peu rabattu de leur fierté, surtout ceux qui sont employés pour les ouvrages du roi. Ils ont un quartier de la ville dans lequel d’autres qu’eux n’osent travailler ; et leur ouvrage ordinaire consistant à raccommoder les outils, ils reçoivent pour paiement, au temps de la moisson, une certaine quantité de grains, en forme de rente. Les outils neufs se paient à part, suivant leur valeur, et le prix est ordinairement un présent de riz, de volaille ou d’autres provisions. Ceux qui ont besoin de leurs services apportent du charbon et du fer. Le taillandier est assis gravement, avec son enclume devant lui, la main gauche du côté de la forge, et un petit marteau dans la main droite. On est obligé de souffler le feu, et de battre le fer avec le gros marteau, tandis que, le tenant, il se contente de donner quelques coups pour lui faire prendre la forme nécessaire. S’il est question d’émoudre quelque chose, on fait la plus grosse partie du travail, et le taillandier donne la dernière perfection. C’est la nécessité qui paraît avoir attiré tant de distinction à ce métier, parce que les Chingulais, ayant peu de commerce au dehors, ne peuvent tirer leurs instrumens que de leurs propres ouvriers.

Après ces quatre professions vient celle des barbiers, qui peuvent porter des camisoles,