Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

beaucoup d’adresse et de propreté ; mais dans cet ordre il est défendu aux personnes de l’un et de l’autre sexe de se couvrir la tête. Les gardes d’éléphans forment aussi une profession particulière, comme les djagheris, qui font le sucre. Jamais ces artisans ne changent de métier. Le fils demeure attaché à la profession de son père. La fille se marie à un homme de son ordre. On leur donne pour principale dot les outils qui appartiennent au métier de leur famille.

Les poddas forment le dernier ordre du peuple, qui est composé de manœuvres et de soldats, gens dont l’extraction passe pour la plus vile, sans qu’on en puisse donner d’autre raison que d’être nés tels de père en fils. Knox, en parlant des esclaves, ne nous apprend pas mieux comment ils se trouvent réduits à cette condition. Leurs maîtres, dit-il, leur donnent des terres et des bestiaux pour leur subsistance ; mais plusieurs d’entre eux méprisent cette manière de gagner leur vie, et ne sont guère moins riches que leurs maîtres, excepté qu’on ne leur permet pas de se faire servir eux-mêmes par d’autres esclaves. On ne leur ôte jamais ce qu’ils ont amassé par leur diligence et leur industrie. Lorsqu’on achète un nouvel esclave, on le marie d’abord, et on lui forme un établissement pour lui faire perdre l’envie de s’enfuir. Les esclaves qui descendent des hondreous conservent l’honneur de leur naissance. Ce qu’on peut recueillir d’une observation si