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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/138

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tête d’un ennemi ; mais ce barbare usage ne subsiste plus.

La religion des Chingulais est l’idolâtrie. Ils rendent des adorations à plusieurs divinités qu’ils distinguent par différens noms, et dont la principale est celle qu’ils appellent Ossapolla-maoup, c’est-à-dire, dans leur langue, créateur du ciel et de la terre. Ils croient que ce dieu suprême envoie d’autres dieux sur notre globe pour y faire exécuter ses ordres, et que ces dieux inférieurs sont les âmes des gens de bien qui sont morts dans la pratique de la vertu. Une autre divinité du premier ordre est celle qu’ils nomment Bouddou, à laquelle il appartient de sauver les âmes, et qui, étant descendue autrefois sur la terre, se montrait de temps en temps sous un grand arbre nommé bogaha, qui est depuis ce temps-là un des objets de leur culte. Elle remonta au ciel du sommet d’une haute montagne où l’on voit encore l’empreinte d’un de ses pieds. Le soleil et la lune sont aussi des dieux pour les Chingulais. Ils donnent au soleil le nom d’Irri, et à la lune celui de Haouda, auquel ils joignent quelquefois celui de Hamui, titre d’honneur des personnes les plus relevées ; et celui de Dio, qui signifie dieu dans leur langue, mais qu’ils ont emprunté apparemment des Portugais.

Le nombre de leurs pagodes et de leurs temples est immense. On en voit plusieurs d’un travail exquis, bâtis de pierres de taille, ornés