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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/182

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ral, les chevaux sont assez rares dans les Indes, et par conséquent d’un grand prix.

Après avoir passé les canaux qui séparent les îles du golfe d’Iacatra, on arrive enfin devant Bantam, dont le port est sans comparaison le plus grand et le plus beau de l’île entière : aussi est-il comme le centre du commerce. La ville est située dans un pays bas, au pied d’une haute montagne, à la distance d’environ vingt-cinq lieues de Sumatra. Trois rivières qui l’arrosent, c’est-à-dire une de chaque côté, et la troisième au milieu, n’y laisseraient rien à désirer pour la facilité du commerce, si elles avaient plus de profondeur ; mais la plus profonde n’a guère plus de trois pieds d’eau : elles ne peuvent recevoir les bâtimens qui en tirent davantage. Au lieu d’arbres pour les former, on n’emploie que de gros roseaux. Bantam est à peu près de l’ancienne grandeur d’Amsterdam.

La plupart des maisons sont environnées de cocotiers, et la ville en est remplie. Elles sont faites de paille et de roseaux, et soutenues par huit ou dix piliers de bois, qui sont chargés d’ornemens de sculpture. Le toit est de feuilles de cocotier. Elles sont ouvertes par le bas pour recevoir de la fraîcheur ; car le froid n’est pas connu dans l’île. Pour les fermer pendant la nuit, elles ont de grands rideaux qui se tirent et s’attachent. Les cloisons des chambres, ou des appartemens, sont composées de lattes de bambou, espèce de gros roseau de la dureté