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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/186

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trouve aussi quelques païens le long de la mer ; particulièrement sur la côte occidentale, qui est la plus connue ; mais, en général, la plupart des Javanais sont mahométans. Les Hollandais apprirent, dans leur premier voyage, qu’il n’y avait pas plus de cinquante à soixante ans que l’île avait embrassé la religion de Mahomet, et qu’elle tire de la Mecque et de Médine la plus grande partie de ses docteurs. Aussi les superstitions et les pratiques de cette croyance y sont-elles encore dans toute leur force.

La pluralité des femmes n’en est pas l’article le plus négligé, et l’auteur observe qu’outre la permission de Mahomet, les Javanais ont une autre raison de ne se pas borner à une seule femme ; c’est que dans l’île, et à Bantam en particulier, on trouve dix femmes pour un homme. Outre leurs femmes légitimes, ils prennent librement des concubines, qui servent comme de servantes aux premières, et qui font partie de leur cortége lorsqu’elles sortent de leurs maisons. Il faut même qu’une concubine ait la permission des femmes légitimes pour coucher avec son maître ; mais il est établi en même temps qu’elles ne peuvent la refuser sans faire tort à leur honneur. Les enfans qui naissent des concubines ne peuvent être vendus, quoique leurs mères soient esclaves achetées à prix d’argent ; ils sont nés pour les femmes légitimes comme Ismaël l’était pour Sara ; mais ces marâtres s’en défont souvent par le poison.