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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/198

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parfums. Elle découle, par incision, du tronc d’un grand arbre fort touffu, dont les feuilles diffèrent peu de celle des citronniers. Les plus jeunes produisent le meilleur benjoin, qui est noirâtre et d’une très-bonne odeur. Le blanc, qui vient des vieux arbres, n’approche pas de la bonté du premier ; mais, pour tout vendre, on les mêle ensemble. Cette gomme est nommée par les Maures louan Iovy, c’est-à-dire, encens de Java. C’est une des plus précieuses marchandises de l’Orient. On trouve du bois de sandal rouge à Java ; mais il est moins estimé que le jaune et le blanc, qui viennent des îles de Timor et de Solor.

La noix d’acajou, qui s’appelle anacardium ou fruit du cœur, à cause de sa ressemblance avec le cœur humain, croît aussi dans les îles de la Sonde, et particulièrement à Java. Les Portugais le nomment fava de Malacca, parce qu’il ressemble aussi à la fève, quoiqu’il soit un peu plus gros. Les Indiens en prennent avec du lait pour l’asthme et pour les vers. Mais, préparé comme les olives, il se mange fort bien en salade. Sa substance est épaisse comme le miel et aussi rouge que du sang.

C’est dans l’île de Java et dans l’île de la Sonde que croît la racine que les Portugais nomment pao de cobra, les Hollandais bois de serpent, et les Français serpentaire ou serpentine : elle est d’un blanc qui tire un peu sur le jaune, amère et fort dure. Les Indiens la boivent avec de l’eau et du vin, pour s’en