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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/202

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endroits par des canaux. Tous les espaces qui sont derrière les édifices sont propres et bien ornés, car la plupart des maisons ont des cours de derrière pour entretenir la fraîcheur, et de beaux jardins où l’on trouve, suivant le goût et la fortune des habitans, toutes sortes d’arbres, de fleurs et d’herbes potagères.

Les habitans de Batavia sont ou libres ou attachés au service de la compagnie ; c’est un mélange de divers peuples : on y voit des Chinois, des Malais, des Amboiniens, des Javanais, des Macassars, des Mardikres, des Hollandais, des Portugais, des Français, etc. Les Chinois y font un négoce considérable, et contribuent beaucoup à la prospérité de la ville. Ils surpassent beaucoup tous les autres peuples des Indes dans la connaissance de la mer et de l’agriculture. C’est leur diligence et leur attention continuelle qui entretient la grande pèche, et c’est par leur travail qu’on est pourvu, à Batavia, de riz, de cannes à sucre, de grains, de racines, d’herbes potagères et de fruits. Ils affermaient autrefois les plus gros péages et les droits de la compagnie. On les laisse vivre en liberté suivant les lois de leur pays et sous un chef qui veille à leurs intérêts. Ils portent de grandes robes de coton ou de soie, avec des manches fort larges. Leurs cheveux ne sont pas coupés à la manière des Tartares comme dans leur patrie ; ils sont longs et tressés avec beaucoup de grâce. La plupart de leurs maisons sont basses et carrées ; elles