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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/215

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qui signifie le royaume ; mais, dans l’un et l’autre sens, il paraît que le nom des Moluques emporte une idée d’excellence et de distinction. Il appartient originairement et proprement à cinq petites îles, qui n’occupent guère plus de vingt-cinq lieues d’étendue, toutes à la vue les unes des autres, et qui sont situées à l’ouest de Gilolo. Ce sont Ternate, Tidor, Motir, Bakian ou Batchian, et Makian. Plusieurs autres îles, composant l’archipel qui s’étend au sud de Gilolo, sont aussi comprises sous le nom de Moluques.

La forme des cinq îles nommées plus haut est ronde et presque la même. On ne donne pas plus de huit lieues de tour à la plus grande. Elles sont séparées les unes des autres par des bras de mer et par quelques autres îles beaucoup plus petites, et, la plupart désertes. L’accès en est dangereux par la multitude de bancs de sable et d’écueils dont elles sont environnées. Cependant on y trouve quelques rades où les vaisseaux peuvent mouiller. En général, le terroir est si sec et si spongieux, que, malgré l’abondance des pluies, les ruisseaux et les torrens qui tombent des montagnes ne parviennent pas jusqu’à la mer. Quelques-uns n’en trouvent pas la perspective agréable, parce qu’elles sont trop couvertes d’herbes et de broussailles qui s’y entretiennent dans une verdure perpétuelle. Au contraire, d’autres sont charmés de cette vue, et se plaignent seulement que l’air n’y est pas sain, surtout