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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/218

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divinités du pays, sans en être moins attachées à l’Alcoran. Les lois y sont grossières et barbares : elles permettent la pluralité des femmes, sans en fixer le nombre, et sans aucune règle pour le bon ordre des mariages. Cependant, la première femme du roi est distinguée par le nom de poutriz, et ses enfans sont estimés plus nobles que ceux des autres femmes. Leur droit à la succession n’est jamais contesté par les enfans d’une autre mère. Les lois pardonnent difficilement le larcin, et font grâce à l’adultère. Dans l’opinion de ces insulaires, la propagation du genre humain doit être le premier objet de la politique. Ils ont des ministres publics, qui sont obligés de se promener dès la pointe du jour dans toutes les rues des villes et des bourgs en battant la caisse, pour éveiller les personnes mariées et les exciter à remplir le devoir conjugal.

Les hommes portent des turbans de diverses couleurs, ornés de plumes, et quelquefois de pierres précieuses. Celui du roi est distingué des autres. C’est une espèce de mitre qui lui tient lieu de couronne. L’habit commun est un pourpoint ou une veste, qu’ils appellent chenines, avec des hauts-de-chausses de damas bleu, rouge, vert ou violet. Ils portent aussi des manteaux courts de la même étoffe, quelquefois étendus, et quelquefois raccourcis et noués sur l’épaule. Les femmes entretiennent soigneusement leur chevelure, qu’elles laissent flotter de toute sa longueur, ou qu’elles relèvent en