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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/22

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qu’il soit rassasié. » Il attaque aussi les retraites souterraines des termés, dont il brise les voûtes avec ses grands ongles ; il s’en sert aussi pour se creuser un terrier ; il y travaille avec beaucoup de vivacité et de promptitude ; et s’il a seulement la tête et les pieds de devant dans la terre, il s’y cramponne tellement, au rapport de Kolbe, que l’homme le plus robuste ne saurait l’en arracher.

Le climat et le terroir du Cap produisent un grand nombre de serpens de quantité d’espèces différentes, dont la description n’aurait rien d’utile ni d’amusant.

Les serpens ont pour ennemi dans ce pays le secrétaire, oiseau de trois pieds de hauteur, qui a le bec robuste comme celui d’un aigle, et de longues jambes comme celles des grues. Lorsqu’il rencontre ou découvre un serpent, il l’attaque d’abord à coups d’ailes pour le fatiguer ; il le saisit ensuite par la queue, l’enlève à une grande hauteur en l’air, et le laisse retomber, ce qu’il répète jusqu’à ce que le serpent soit mort. Lorsqu’on l’inquiète, il fait entendre un croassement sourd. Il n’est ni dangereux ni méchant ; son naturel est doux ; il s’apprivoise aisément, devient familier et paraît aimer la paix ; car s’il voit quelque combat parmi les animaux de basse-cour, il accourt aussitôt pour les séparer. Aussi les habitans du cap de Bonne-Espérance en élèvent-ils parmi leur volaille pour maintenir la paix et détruire les lézards, les serpens, les rats, les