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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/241

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À la mort du père, l’aîné des fils est le maître de tout ce qu’il possédait. Cet aîné ne donne à sa mère et à ses frères et sœurs que ce qu’il juge nécessaire à leur subsistance ; mais il ne succède pas à son père dans les dignités héréditaires ; elles passent aux collatéraux.

On peut mettre comme au second ordre des naturels du pays les Alfouriens ou Alfouras, montagnards sauvages qui occupent les hauteurs de plusieurs îles, et notamment de Céram, et qui sont fort différens des insulaires établis sur le rivage. En général, ils sont beaucoup plus grands, plus charnus et plus robustes, mais d’un naturel farouche et barbare. La plupart vont nus, sans distinction de sexe, n’ayant qu’une large et épaisse ceinture, teinte en plusieurs raies, qui leur couvre uniquement le milieu du corps. Ces ceintures sont composées de l’écorce d’arbre nommé sacca, que l’auteur prend pour le sycomore blanc. Sur la tête ils portent une coque de coco, autour de laquelle ils entortillent leurs cheveux. Ils les attachent aussi quelquefois à un morceau de bois, qui leur sert en même temps d’étui pour leur peigne. Cet étrange bonnet est encore orné de trois ou quatre panaches. Leur chevelure est liée d’un cordon, auquel ils enfilent de petits coquillages blancs, dont ils se garnissent de même le cou et les doigts des pieds. Quelquefois leur collier est un chapelet de verre. Ils portent aussi de gros anneaux jaunes aux oreilles ; et jamais ils ne paraissent plus propres