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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/256

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borna pas aux merveilles que leur attribuaient les insulaires de Ternate ; les marchands, pour leur donner plus de valeur, en ajoutèrent de nouvelles. Enfin le préjugé prit une telle force, que le premier qui soutint que ces oiseaux avaient des pieds et étaient conformés comme les autres, fut traité d’imposteur. Il est reconnu aujourd’hui qu’ils ont des pieds. Les uns ne fréquentent que les buissons, d’autres se tiennent dans les forêts, nichent sur les arbres élevés, mais évitent de se percher à la cime, surtout dans les grands vents, qui, en jetant le désordre dans leurs faisceaux de plumes, les font tomber à terre. Dans la saison des muscades, l’on voit ces oiseaux voler en troupes nombreuses, comme font les grives à l’époque des vendanges ; mais ils ne s’éloignent guère. L’archipel des Moluques et la Nouvelle-Guinée bornent leurs plus longs voyages.


CHAPITRE IX.

Timor. Îles Célèbes.

Ces deux îles sont, l’une au sud, l’autre au nord des Moluques, et toutes deux en sont à peu de distance. Nous parlerons en premier lieu de Timor. Dampier lui donne environ soixante et dix lieues de long, sur quinze ou seize de largeur. Elle est située à peu près du nord-est au sud-ouest, et son milieu est presqu’à