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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/258

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le nom de blancs ; deux étaient prêtres. » Ils ont trois ou quatre petits bâtimens qui servent à leur commerce avec les insulaires, et qu’ils envoient même jusqu’à Batavia pour en tirer des marchandises de l’Europe ; l’île leur fournit de l’or, de la cire et du bois de sandal. Quelques Chinois qu’ils ont parmi eux attirent de Macao, tous les ans, une vingtaine de petites jonques, qui leur apportent du riz commun, de l’or mêlé, du thé, du fer, des outils, de la porcelaine, des soies, etc., et qui prennent d’eux en échange de l’or pur, tel qu’on le trouve sur les montagnes, du bois de sandal, de la cire et des esclaves.

Les Portugais ont un autre établissement qu’ils nomment Porto-Novo, au bout oriental de l’île de Timor, où leur gouverneur général fait sa résidence ; ce qui faire juger que Laphao ne tient que le second rang. On assura Dampier, que, dans l’espace de vingt-quatre heures, ils pouvaient assembler cinq ou six cents hommes bien armés de fusils, d’épées et de pistolets. Quoiqu’ils se reconnaissent sujets du Portugal, leur situation approche beaucoup de l’indépendance. On les a vus pousser la hardiesse jusqu’à renvoyer chargés de fers ceux qui leur apportaient des ordres du vice-roi de Goa. Comme ils ne font pas scrupule de s’allier aux femmes de l’île, cette indocilité ne fait qu’augmenter à mesure qu’ils se multiplient et que leur sang s’éloigne de sa source.

L’île de Timor est divisée en plusieurs