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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/260

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têtes menacées du même sort, ne tombe pas moins sur les Hollandais que sur le roi de Coupang, et qu’ils n’épargnent rien pour leur nuire. Ils se vantent d’être toujours en état de les chasser de l’île, s’ils en avaient la permission du roi de Portugal, seule occasion où le respect a la force de les arrêter ; mais il paraît que les Hollandais, bien fournis d’artillerie et d’autres munitions, gardés par des soldats européens, et sûrs de recevoir tous les ans de nouveaux secours de Batavia, rient des bravades de leurs ennemis. D’ailleurs ils ont, à peu de distance, leur établissement de Solor, dont ils pourraient encore se fortifier. Les Portugais en ont un autre aussi dans l’île d’Ende, qui n’est pas plus éloignée ; et leur vile, qui se nomme Lorentouca, vers l’extrémité orientale de cette île, est mieux peuplée qu’aucune place de Timor ; mais loin de s’entre-prêter de l’assistance, les gouverneurs de leur nation, dans ces deux îles, se haïssent et se déchirent mutuellement. Ende et Solor font partie d’une chaîne d’îles situées au nord de Timor.

Les insulaires de Timor ont la taille médiocre, le corps droit, les membres déliés, le visage long, les cheveux noirs et lisses, et la peau fort noire. Ils sont naturellement adroits et d’une agilité singulière ; mais une extrême paresse, vice commun à toute leur nation, leur fait perdre l’avantage qu’ils pourraient tirer de ces deux qualités. Ils n’ont de la vivacité, suivant l’expression de Dampier, que pour la