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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/308

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féroces que les animaux de ces mêmes lieux. Ils sèment néanmoins quelques grains dans leurs vallées, et le reste de leur travail consiste à ramasser dans le lit des rivières de petits morceaux d’or qu’ils donnent, pour ce qui leur manque, aux Indiens tributaires.

La province de Pampangan, qui fait la séparation du diocèse de la Nouvelle-Ségovie et de l’archevêché de Manille, suit celle de Pangasinan. Cette province, qui a beaucoup d’étendue, est d’une extrême importance pour les Espagnols, par l’utilité qu’ils en tirent continuellement pour la conservation de l’île. Les habitans, qu’ils ont pris soin d’accoutumer à leurs usages, servent non-seulement à les défendre, mais à les seconder dans toutes leurs entreprises. D’ailleurs son terroir est très-fertile, surtout en riz ; et Manille en tire ses provisions. Elle fournit aussi du bois pour les vaisseaux, avec d’autant plus de facilité, que les forêts sont sur la baie et peu éloignées du port de Cavite : on y compte huit mille Indiens conquis qui paient le tribut en riz. Ses montagnes sont habitées par les Zambales, peuple féroce, et par des noirs aux cheveux crépus, qui sont continuellement aux mains pour défendre les limites de leurs juridictions sauvages, et s’interdire mutuellement l’accès des bois dont ils s’attribuent la propriété.

Bahi est une autre province à l’orient de Bahia, qui n’est pas moins importante aux Espagnols pour la construction des vaisseaux :