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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/325

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trict. Outre les dix piastres, le roi tire dans les terres de son domaine deux cavans de riz par tête.

Le gouverneur des Philippines nomme à tous les canonicats vacans de l’église archiépiscopale, et n’est obligé qu’à le faire savoir au roi, qui confirme sa nomination. Pour remplir les paroisses séculières et les bénéfices royaux, l’archevêque nomme trois sujets, entre lesquels le gouverneur en choisit un. Les paroisses des réguliers sont pourvues par le supérieur provincial de l’ordre, dont le choix n’a pas besoin de confirmation ; mais un religieux n’a droit d’entendre que les confessions des Indiens sans la permission des évêques. Enfin le gouverneur nomme le général du galion qui va tous les ans à la Nouvelle-Espagne ; emploi qui rapporte plus de cinquante mille écus. Il nomme les commandans des places de guerre, et plus de capitaines et d’officiers qu’il n’y en a dans toute l’Espagne, parce qu’il a le pouvoir de distribuer aux Indiens des commissions de colonels, de majors et de capitaines, pour les attacher à la nation espagnole par des distinctions qui les exemptent de la moitié du tribut.

Mais cette grandeur et cette étendue d’autorité ont leur contre-poids dans la recherche que les habitans des Philippines font de la conduite d’un gouverneur après son administration. Le droit de plainte est accordé à tout le monde, et se publie dans chaque province. Ce droit dure soixante jours, pendant lesquels