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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/329

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tiers de la capitale fut ruiné par le même accident, et trois cents personnes furent ensevelies sous les ruines de leurs maisons. Les vieux Indiens assuraient que ces malheurs avaient été plus fréquens, et que de là était verni l’usage de ne bâtir qu’en bois. Les Espagnols ont suivi cet exemple, du moins pour les étages au-dessus du premier. Leurs alarmes sont continuelles à la vue d’un grand nombre de volcans qui vomissent des flammes autour d’eux, remplissent de cendres tous les lieux voisins, et envoient des pierres fort loin avec un bruit semblable à celui du canon. D’un autre côté, tous les voyageurs nous représentent le terroir comme un des plus agréables et des plus fertiles du monde connu. En toute saison, l’herbe croît, les arbres fleurissent ; et dans les montagnes comme dans les jardins, les fruits accompagnent toujours les fleurs. On voit rarement tomber les vieilles feuilles avant que les nouvelles soient venues. De là vient que les habitans des montagnes n’ont pas de demeure fixe, et suivent l’ombre des arbres, qui leur offre tout à la fois une retraite agréable et des alimens. Lorsqu’ils ont mangé tous les fruits d’une campagne ou d’un bois, ils passent dans un autre lieu. Les orangers, les citronniers, et tous les arbres connus en Europe donnent régulièrement du fruit deux fois l’année ; et si l’on plante un rejeton, il en porte l’année suivante. Villalobos, Dampier et Carreri s’accordent à déclarer qu’ils n’ont jamais vu