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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/342

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On a porté de la Nouvelle-Espagne aux Philippines la plante du cacao. Quoiqu’il n’y soit pas aussi bon, il s’y est assez multiplié pour dispenser les habitans d’en faire venir de l’Amérique. L’arbre qu’on appelle aimir est moins remarquable par ses fruits, qui pendent en grappes et qui sont d’un fort bon goût, que par la propriété qu’il a de se remplir d’une eau très-claire, que les chasseurs et les sauvages tirent en perçant le tronc. L’espèce de roseau qu’on nomme bambou, et que les Espagnols appellent vexuco, croît au milieu de tous ces arbres, les embrasse comme le lierre, et monte jusqu’à la cime des plus grands. Il est couvert d’épines, qu’on ôte pour le polir. Lorsqu’on le coupe, il en sort autant d’eau claire qu’un homme en a besoin pour se désaltérer ; de sorte que, les montagnes en étant remplies, on ne court jamais risque d’y manquer d’eau. L’utilité de ces cannes est connue par toutes les relations.

On ne parle point des bananes, des cannes à sucre, des ananas, que les Espagnols appellent potias ; du gingembre, de l’indigo, ni d’un grand nombre de plantes et de racines qui sont communes à la plupart des régions de l’orient ; mais c’est aux Philippines qu’il faut chercher les camotes, espèce de grosses raves qui flattent l’odorat comme le goût ; les glabis, dont les insulaires font une sorte de pain, et que les Espagnols mangent cuits, comme des navets ; l’ubis, qui est aussi gros qu’une courge,