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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/345

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seulement elles font mourir ceux qui ont le malheur d’y toucher, mais qu’elles infectent l’air aux environs, jusqu’à répandre une contagion mortelle lorsqu’elles sont en fleur. D’un autre côté, on trouve dans les mêmes lieux d’excellens contre-poisons. Le camandag[1] est un arbre si vénéneux, que ses feuilles mêmes sont mortelles : la liqueur qui distille de son tronc sert aux insulaires pour empoisonner la pointe de leurs flèches. L’ombre seule de l’arbre fait périr l’herbe aux environs ; s’il est transplanté, il détruit tous les arbres voisins, à l’exception d’un arbrisseau qui est son contre-poison, et qui l’accompagne toujours. Ceux qui voyagent dans les lieux déserts portent dans la bouche un petit morceau de bois ou une feuille de cet arbrisseau pour se garantir de la pernicieuse vertu du camandag.

Le maca-bubay, dont le nom signifie ce qui donne la vie, est une espèce de lierre de la grosseur du doigt, qui croît autour d’un arbre ; il produit quelques filets dont les insulaires font des bracelets, pour les porter comme un antidote contre toutes sortes de poisons. La racine du bubay, prise du côté qui regarde l’orient, et pilée pour être appliquée sur les plaies, guérit plus souverainement qu’aucun baume. L’arbre de ce nom croît parmi les bâtimens, et les pénètre de ses racines , jus-

  1. Cet arbre ressemble beaucoup, par ses qualités vénéneuses, au mancelinier des Antilles.