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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/351

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le mort avait été tué par quelque trahison, tous les habitans de son barangué attendaient, pour quitter le deuil et pour rompre le silence, que ses parens en eussent tiré vengeance, non-seulement contre les meurtriers, mais contre tous les étrangers, qu’ils regardaient comme ennemis.

Ils se saluent entre eux fort civilement, en ôtant de dessus leur tête leur manpouton, espèce de bonnet. S’ils rencontrent quelqu’un d’une plus haute qualité, ils plient le corps assez bas, en se mettant une main, ou toutes les deux, sur les joues, et levant en même temps le pied en l’air avec le genou plié. Cependant, quand c’est un Espagnol qu’ils voient passer, ils font simplement leur révérence, en ôtant le manpouton, baissant le corps et tendant les mains jointes.

Ils sont assis en mangeant, mais fort bas, et leur table est fort basse aussi. Il y a toujours, comme à la Chine, autant de tables que de convives. On y boit plus qu’on ne mange. Le mets ordinaire n’est qu'un peu de riz bouilli dans l’eau. La plupart ne mangent de viande que les jours de fête. Leur musique et leurs danses ressemblent aussi à celles des Chinois. L’un chante, et les autres répètent le couplet au son d’un tambour de métal. Ils représentent dans leurs danses des combats feints, avec des pas et des mouvemens mesurés ; ils expriment diverses actions avec les mains, et quelquefois avec une lance, qu’ils