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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/36

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vèrent enfin à cette terre promise. Mais, remarquant bientôt que les habitans employaient beaucoup de temps et de peine pour en tirer fort peu d’or, et s’étant convaincus qu’il fallait plus d’hommes et d’instrumens pour donner quelque forme à leur entreprise, ils prirent le parti de revenir sur leurs traces. Vasco retourna dans la suite à Quiterve, où le roi, devenu moins méfiant, on ne sait pourquoi, lui accorda toutes les permissions qu’il avait d’abord refusées. Il consentit que les Portugais pénétrassent jusqu’aux mines de Manninas, à la seule condition de lui payer chaque année vingt écus. De là ils passèrent dans le royaume de Chikova, qui borde le Monomotapa au nord, dans l’intérieur des terres. On les avait flattés d’y trouver de riches mines d’argent. Vasco, après y avoir assis son camp, apporta tous ses soins à se procurer des informations. Les habitans, ne se croyant pas capables de lui résister, et jugeant que la découverte des mines serait funeste à leur repos, eurent l’adresse de répandre un peu de minéral dans quelques endroits éloignés de sa source, et montrèrent ces lieux aux Portugais comme les véritables mines. Cette ruse eut tout l’effet qu’ils s’en étaient promis. Vasco, persuadé de leur bonne foi, permit qu’ils se retirassent, dans la vue peut-être de leur déguiser les immenses profits sur lesquels il croyait déjà pouvoir compter. Il fit creuser la terre dans mille endroits ; et l’on ne sera pas surpris que le fruit du travail