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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/360

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se repliait plusieurs fois autour du corps ; ils avaient sur les épaules plus d’une aune et demie de grosse toile, dont ils se faisaient une sorte de capuchon qu’ils liaient par-devant et qu’ils laissaient pendre négligemment par-derrière. Les femmes étaient vêtues de même, à l’exception d’un linge qui leur descendait un peu plus bas, de la ceinture sur les genoux.

Leur langue n’a rien de semblable à celle des Philippines, ni même à celle des îles Marianes. Il parut au P. Le Clain que leur manière de prononcer approchait de la prononciation des Arabes. La plus distinguée de leurs femmes avait plusieurs anneaux et plusieurs colliers, les uns d’écaille de tortue, les autres d’une matière inconnue aux missionnaires, qui ressemble assez à de l’ambre gris, mais qui n’est pas transparente.

Ces insulaires n’ont pas de vaches dans leurs îles. Ils parurent effrayés lorsqu’ils en virent quelques-unes qui broutaient l’herbe, aussi-bien que des aboiemens d’un petit chien qu’ils entendirent dans la maison des missionnaires. Ils n’ont pas non plus de chats, ni de cerfs, ni de chevaux, ni généralement d’animaux à quatre pieds. Ils ont des poules dont ils se nourrissent, mais ils n’en mangent point les œufs. On ne s’aperçut pas qu’ils eussent aucune connaissance de la Divinité, ni qu’ils adorassent des idoles. Toute leur vie paraissait animale, c’est-à-dire uniquement bornée au soin de boire et de manger. Ils n’ont pas d’heure