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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/372

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machines qu’ils ont quelquefois traversé une mer de quatre cents lieues jusqu’aux Philippines.

Leurs édifices ne sont pas sans agrémens. Ils sont bâtis de cocotiers et de maria, espèce de bois qui est particulier à ces îles. Chaque maison est composée de quatre appartemens, séparés par des cloisons de feuilles de palmiers, qui sont entrelacées en forme de natte. Le toit est de la même matière. Ces appartemens sont propres, et destinés chacun à leur usage. On couche dans le premier ; on mange dans le second ; le troisième sert à garder les fruits et les autres provisions, et le quatrième au travail.

On ne connaît aucun peuple qui vive dans une plus grande indépendance. Chacun se trouve maître de soi-même et de ses actions aussitôt qu’il est capable de se connaître. Le respect même et la soumission pour les parens, qui semble la première inspiration de la nature, est un sentiment qu’ils ignorent. Ils n’ont de rapport avec leurs pères et leurs mères qu’autant qu’ils ont besoin de leurs secours. Chacun se fait justice dans les démêlés qui naissent entre eux. S’il survient quelque différent entre les villages et les peuples, ils le terminent par la guerre. Ils ont une facilité extrême à s’irriter. Ils se hâtent de courir aux armes ; mais ils les quittent aussi promptement qu’ils les prennent, et jamais leurs guerres ne sont de longue durée. Lorsqu’ils se mettent en