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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/68

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de l’île était celle qu’on avait sauvée du naufrage des Français. Les ennemis, charmés de se voir maîtres de ces belles pièces, mais fort embarrassés à les monter, apprirent de lui des méthodes qu’ils ignoraient. D’ailleurs, étant informés de la considération que le roi et toute la cour avaient eue pour lui, ils se flattaient d’en tirer diverses lumières pour la connaissance de ces îles.

Pyrard fut conduit vers le golfe de Bengale. En passant par la dernière des îles Maldives, qui se nomme Oustimé, les pirates y mouillèrent, parce que le roi qu’ils venaient de massacrer, y était né ; et faisant main-basse sur tous les habitans, ils y laissèrent d’horribles traces de leur barbarie. Ensuite ils employèrent trois jours pour gagner une petite île nommée Malicut, où ils jetèrent l’ancre pour s’y rafraîchir pendant deux jours. Cette île, qui n’a que quatre lieues de tour, est d’une fertilité admirable en millet, en cocos, en bananes, et en quantité d’autres fruits. La pêche y est excellente, et l’air beaucoup plus tempéré qu’aux Maldives. Le langage et les mœurs y sont les mêmes. Elle avait été soumise au même gouvernement ; mais, le roi l’ayant donnée en partage à un de ses frères, elle était passée dans les mains d’une princesse qui relevait du roi de Cananor. Cette reine reçut Pyrard avec beaucoup de caresses. Elle l’avait vu plusieurs fois à la cour du roi des Maldives, dont elle était proche parente. Elle se fit ra-