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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/120

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chinois. Cette cavalcade fut relevée par toutes les marques d’honneur qui pouvaient flatter son ambition. Il envoya les Portugais, sous la conduite d’un de ses gens, au quartier qu’il devait occuper, avec promesse de les présenter le lendemain au khan. Ce prince, auquel il parla d’eux le même jour, les jugea dignes de la liberté. Mais une faveur si juste, que le nauticor même s’empressa de leur annoncer, trouva des obstacles de la part d’un seigneur fort respecté, qui représenta combien il était important pour le bien public de ne pas laisser sortir du pays des étrangers dont on admirait le courage et les lumières. Il exagéra l’utilité qu’on pouvait tirer de leurs services, et ce qu’on devait craindre de leur habileté, si d’autres vues les faisaient passer dans le parti des Chinois. Le nauticor reconnut la force de ces raisons ; cependant la fidélité qu’il devait à sa parole, et l’honneur du khan, qu’il ne crut pas moins engagé à tenir la sienne, lui firent refuser d’en faire l’ouverture à la cour. Il nous recommanda de nous tenir prêts le lendemain à recevoir ses ordres.

» Avec quelque distinction qu’on nous eût traités depuis le château de Nixoamcou, nous fûmes surpris de voir arriver à l’heure qu’il nous avait marquée neuf chevaux bien équipés, sur lesquels nous fûmes invités à monter pour nous rendre à sa tente. Il se mit dans une litière, autour de laquelle marchaient soixante hallebardiers pour sa garde, et six