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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/134

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pour des Japonais ; et, se faisant passer pour un marchand de la Chine qui cherchait l’occasion du commerce, il apprit d’eux que nous étions dans l’île de Tanixuma.

» Ils nous montrèrent dans l’éloignement la grande terre du Japon dont ils dépendaient. Ils nous promirent un accueil favorable de leur seigneur, auquel ils donnaient le titre de nautaquin ; et remarquant le désordre de notre jonque, ils nous montrèrent un port du côté du sud, sous une grande ville qu’ils nommaient Miaï-Apima. Nous étions pressés par tant de besoins, que nous levâmes aussitôt l’ancre pour suivre leurs informations. Notre arrivée fut remarquée par quantité d’autres barques qui nous apportèrent des rafraîchissemens. Le corsaire ne prit rien sans en compter le prix. Avant la fin du jour, le nautaquin, ou le prince de l’île, vint à bord de notre jonque avec quantité de marchands et d’officiers qui apportaient des caisses pleines de lingots d’argent pour nous proposer des échanges. Ils ne s’approchèrent qu’après s’être assurés de la bonne foi du capitaine ; mais, devenant bientôt libres et familiers, ils distinguèrent le visage des Portugais de celui des Chinois, et le nautaquin demanda curieusement qui nous étions. Samipocheca lui répondit que nous étions d’un pays qui se nommait Malacca, où nous étions venus, depuis plusieurs années, d’un autre pays nommé Portugal, dont le roi, suivant nos récits, avait son empire à l’extré-