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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/149

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Son affection se soutint jusqu’au dernier moment ; il me donna une barque remplie de toutes sortes de provisions, et pour, capitaine un homme de qualité avec lequel, étant parti de Foucheo un samedi matin, j’arrivai le vendredi suivant au port de Tanixuma.

» Quinze jours que nous passâmes encore dans cette ville donnèrent le temps au corsaire d’achever ses préparatifs ; il fit voile enfin pour Liampo. Nous y arrivâmes heureusement. Les principaux habitans nous reconnurent et nous rendirent ce qu’ils croyaient devoir aux amis d’Antonio Faria. Cependant, paraissant étonnés de notre confiance pour les Chinois, ils nous demandèrent d’où nous étions venus, et dans quel lieu nous nous étions embarqués avec eux. Christophe Borralho leur apprit nos aventures. L’île de Tanixuma, le Japon et toutes les richesses que nous y avions admirées furent pour eux autant de nouvelles connaissances qu’ils reçurent avec étonnement. Dans la joie de cette découverte, ils ordonnèrent une procession solennelle, depuis l’église de Notre-Dame de la Conception jusqu’à celle de Saint-Jacques, qui était à l’extrémité de la ville. Ensuite la piété fit place à l’ambition ; chacun s’empressa de tirer les premiers fruits de nos lumières. Il se forma divers partis qui mirent l’enchère à toutes les marchandises ; et les marchands chinois profitèrent de cette fermentation pour faire monter le pico de soie jusqu’à cent soixante taëls. En moins de quinze