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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/174

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pour chercher la mort, ou pour s’ouvrir un passage. Mais un des trois généraux de l’état, préférant l’opprobre à cette glorieuse fin, se jeta la nuit suivante avec quatre mille hommes dans le camp des Bramas. Le reste des troupes, qui ne montait pas à deux mille, parut si découragé par cette désertion, que, dans la crainte de voir ouvrir les portes de la ville ou d’être livré à l’ennemi, Chambaïna prit enfin le parti de se rendre volontairement.

» Le lendemain à six heures du matin, nous vîmes paraître sur les murs un étendard blanc, qui fut regardé comme le signe de la soumission. Un homme à cheval s’approcha des portes. On lui demanda les sauf-conduits ordinaires. Ils furent envoyés sur-le-champ par deux officiers bramas qui demeurèrent en otages dans la ville. Alors Chambaïna fit porter à son ennemi, par un prêtre âgé de quatre-vingts ans, une lettre écrite de sa propre main. Elle contenait l’offre de s’abandonner à sa clémence avec sa femme, ses enfans, son royaume et tous ses trésors, sans autre condition que la liberté de passer le reste de sa vie dans un cloître. Le roi de Brama répondit aussitôt par une autre lettre qu’il oubliait les offenses passées et que son dessein était d’accorder au roi de Martaban un état et des revenus, dont il serait satisfait. Cette promesse n’était qu’une trahison. Cependant elle fut publiée dans le camp avec beaucoup de rejouissances.

» Dès le lendemain on vit briller tous les pré-