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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/194

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reçurent l’ambassadeur avec beaucoup de cérémonie, quoique sans quitter leur place. Au fond de cette antichambre, six huissiers avec leurs masses d’argent nous ouvrirent une porte dorée, par laquelle on nous introduisit dans une espèce de temple.

» C’était enfin la chambre du calaminham : nos premiers regards tombèrent sur lui. Il était assis sur un trône majestueux, environné de trois balustres d’or. Douze femmes d’une rare beauté, assises sur les degrés du trône, jouaient de diverses sortes d’instrumens, qu’elles accordaient au son de leurs voix. Sur le plus haut degré, c’est-à-dire autour du monarque, douze jeunes filles étaient à genoux avec des sceptres d’or à la main. Une autre, qui était debout, le rafraîchissait avec un éventail. En bas, la chambre était bordée par cinquante ou soixante vieillards qui portaient des mitres d’or sur la tête, et qui se tenaient debout contre le mur. En divers endroits, quantité de belles femmes étaient assises sur de riches tapis : nous jugeâmes qu’elles n’étaient pas moins de deux cents. Après tant de magnifiques spectacles que j’avais vus dans l’Asie, la merveilleuse structure de cette chambre, et la majesté de tout ce qui s’y présentait, ne laissèrent pas de me causer un véritable étonnement. L’ambassadeur discourant ensuite avec nous des merveilles de sa réception, nous dit qu’il se garderait bien de parler au roi son maître de la magnificence qui environnait la personne du calaminham,