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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/287

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trée qu’aux autres pays de l’Inde, qui est de la hauteur de nos plus grands noyers ; et dont la feuille ressemble beaucoup à celle du laurier. Il porte des fleurs d’une odeur très-agréable, et de son tronc il distille une gomme qui sert à calfater les vaisseaux. Mais ce qu’il y a de plus singulier dans une si grande espèce, c’est que ses branches, comme celles du palétuvier, après s’être étendues en hauteur, s’abaissent enfin vers la terre, et qu’à peine y ont-elles touché qu’elles y prennent racine. Avec le temps elles deviennent si grosses, qu’il n’est plus possible de les distinguer du tronc dont elles ont tiré leur origine. Le même voyageur ajoute que, si l’on n’avait soin d’en couper une partie pour les empêcher de s’étendre, un seul arbre couvrirait par degrés les plus vastes campagnes, et formerait une épaisse forêt.

La côte de Malabar produit toutes sortes de légumes. On y trouve particulièrement une sorte de fèves qui ont quatre grands doigts de largeur, et dont les cosses sont longues d’environ un pied et demi : elles sont moins délicates que les nôtres, mais elles croissent en fort peu de temps. La plante pousse de grandes feuilles dont on forme des berceaux qui donnent un très-bel ombrage. On cultive avec soin, dans le même pays, une autre plante fort curieuse, dont les feuilles ressemblent à la pimprenelle. Ses fleurs approchent beaucoup, pour la figure, de celle du jasmin double ; mais, au lieu d’être blanches, elles sont