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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/32

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trouvait sur le bord de l’eau trente-deux villages ; que près d’un des plus grands, qui se nommait Chincaleu, il y avait une mine d’or très-riche, d’où l’on tirait chaque année la valeur de vingt-deux millions de notre monnaie ; qu’elle faisait le sujet d’une guerre continuelle entre quatre seigneurs d’une même famille, à qui la naissance y donnait les mêmes droits ; que l’un d’eux, nommé Raja-Hittau ; avait sous terre, dans la cour de sa maison, six cents bahares d’or en poudre ; enfin que, près d’un autre de ces villages nommé Buaquirim, on tirait d’une carrière quantité de diamans fins plus précieux que ceux de Lave et de Tanimpoura. Faria jugea, après avoir observé la situation et les forces du pays, qu’avec un peu de courage, trois cents Portugais lui auraient suffi pour se rendre maître de toutes ces richesses ; mais ses forces présentes ne lui permettaient pas d’entreprendre une si belle expédition.

» Nous reprîmes la côte du royaume de Tsiampa jusqu’au port de Saley-Jacan, qui est à dix-sept lieues de la rivière. La fortune ne nous offrit rien dans cette route. Nous comptâmes, dans la rade de Saley-Iacan, six bourgs, dans l’un desquels on découvrait plus de mille maisons environnées d’arbres fort hauts, et d’un grand nombre de ruisseaux qui descendaient d’une montagne du côté du sud. Le jour suivant , nous arrivâmes à la rivière de Toobazoy, où le pilote n’osa s’engager, parce qu’il