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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/328

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plancher et sur les meubles ; mais cette ardeur excessive ne dure que six ou sept jours, et seulement depuis neuf heures du matin jusqu’à quatre heures après midi ; il s’élève ensuite un vent frais qui la tempère agréablement. Ceux qui ont la témérité de voyager pendant ces extrêmes chaleurs sont quelquefois étouffés dans leurs palanquins. Elles dureraient pendant tous les mois de juillet, d’août de septembre et d’octobre, si les pluies continuelles qui tombent alors en abondance ne rafraîchissaient l’air, et n’apportaient aux habitans le même avantage que les Égyptiens reçoivent du Nil. Leurs terres étant préparées par cette inondation, ils y sèment leur riz et leurs autres grains, sans espérer d’autres pluies avant la même saison de l’année suivante. Ils comptent leur hiver au mois de décembre, de janvier et de février : mais l’air ne laisse pas d’être alors aussi chaud qu’il est au mois de mai dans les provinces septentrionales de France ; aussi les arbres de Golconde sont-ils toujours verts et toujours chargés de fruits mûrs. On y fait deux moissons de riz. Il se trouve même des terres qu’on sème trois fois.

Les habitans de Golconde sont presque tous de belle taille, bien proportionnés, et plus blancs de visage qu’on ne saurait se l’imaginer d’un climat si chaud. Il n’y a que les paysans qui soient un peu basanés. Leur religion est un mélange d’idolâtrie et de mahométisme. Ceux qui sont attachés à la secte de Mahomet