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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/331

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dans toutes les Indes, qu’on n’entreprend rien sans les avoir consultés. Mais rien n’a tant servi à la relever que l’honneur qu’ils ont eu de donner deux rois de leur race, l’un à Calicut, et l’autre à la Cochinchine. Après eux, la tribu des famgams tient le second rang. C’est un autre ordre de prêtres qui observent les cérémonies des bramines, mais qui ne prennent point d’autre nourriture que du beurre, du lait, et toutes sortes d’herbages, à l’exception des ognons, auxquels ils ne touchent jamais, parce qu’il s’y trouve certaines veines qui paraissent avoir quelque ressemblance avec du sang.

Les comitis, qui composent la troisième tribu, sont des marchands, dont le principal commerce est de rassembler les toiles de coton qu’ils revendent en gros, et de changer les monnaies. Leur habileté va si loin dans les changes, qu’à la seule vue d’une pièce d’or ils parient d’en connaître la valeur à un grain près. La tribu des campoveros, qui suit immédiatement, est composée de laboureurs et de soldats. C’est la plus nombreuse ; elle ne rejette l’usage d’aucune sorte de viande, à l’exception des bœufs et des vaches ; mais elle regarde comme un si grand excès d’inhumanité, de tuer des animaux dont l’homme reçoit tant de services, que le plus indigent de cet ordre n’en vendrait pas un pour la plus grosse somme aux étrangers qui les mangent, quoique entre eux ils se les vendent pour quatre francs ou