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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/335

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un poignard ; de l’autre une épée. On l’élève en l’air, et dans, cet état on lui fait faire un quart de lieue de chemin par le mouvement des roues. Pendant cette procession il fait mille différens gestes avec ses armes. Méthold, qui en vit successivement accrocher quatorze à la solive, s’étonna que la pesanteur du corps ne fît pas rompre la peau par laquelle il est attaché. Cette douleur n’arrache aucune marque d’impatience à ceux qui la souffrent. On met un appareil sur leurs plaies ; ils retournent chez eux dans un triste état, mais consolés par le respect et l’admiration des spectateurs.

Le droit de marier les enfans appartient aux pères et aux mères, qui leur choisissent toujours un parti dans la même tribu, et le plus souvent dans la même famille ; car ils n’ont aucun égard pour les degrés de parenté. Ils ne donnent rien aux filles en les mariant ; le mari est même obligé de faire quelque présent au père. On marie les garçons dès l’âge de cinq ans, et les filles à l’âge de trois ; mais on suit les lois de la nature pour la consommation. Elle est fort avancée dans un climat si chaud ; et Méthold a vu des filles devenir mères avant l’âge de douze ans. La cérémonie du mariage consiste à promener les deux époux dans un palanquin, par les rues et les places publiques. À leur retour, un bramine étend un drap sous lequel il fait passer une jambe au mari, pour presser de son pied nu celui de la jeune épouse, qui est dans le même état. Si le mari meurt