Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/339

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

conde. Le nombre des ouvriers ne montait pas à moins de trente mille. Les uns fouillaient la terre, les autres en remplissaient des tonneaux. D’autres puisaient l’eau qui s’amassait dans les ouvertures. D’autres portaient la terre de la mine dans un lieu fort uni, sur lequel ils l’étendaient à la hauteur de quatre ou cinq pouces ; et la laissant sécher au soleil, ils la broyaient le jour suivant avec des pierres. Ils ramassaient avec soin tous les cailloux qui s’y trouvaient. Ils les cassaient sans aucune précaution. Quelquefois ils y trouvaient des diamans. Plus souvent ils n’en trouvaient pas. Mais on assura Méthold qu’ils connaissaient à la vue les terres qui donnaient le plus d’espérance, et qu’ils les distinguaient même à l’odeur. Il ne put douter du moins qu’ils n’eussent quelque moyen de faire cette distinction sans rompre les mottes de terre et les cailloux ; car dans quelques endroits ils ne faisaient qu’égratigner un peu de terre ; et dans d’autres ils fouillaient jusqu’à la profondeur de cinquante à soixante pieds.

La terre de cette mine est rouge, avec des veines d’une matière qui ressemble beaucoup à de la chaux, quelquefois blanches et quelquefois jaunes. Elle est mêlée de cailloux qui se lèvent attachés plusieurs ensemble. Au lieu d’y faire des allées et des chambres comme dans les mines de l’Europe, on creuse droit en bas, et l’on fait comme des puits carrés. Méthold ne peut assurer si les mineurs s’atta-