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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/354

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lui lavèrent encore les bras et les mains, et le parfumèrent soigneusement. Ensuite elles tirèrent un rideau, et la jeune reine allongea le bras par un trou. Il la saigna fort habilement. La reine-mère n’ayant pas été moins satisfaite, il reçut une grosse somme, avec quelques pièces de brocart d’or ; et ces trois opérations le mirent dans une haute faveur à la cour.

Il paraît que ce fut sous la protection de cet heureux chirurgien que Tavernier entreprit de visiter les mines de diamans. On lui conseilla de commencer par celle de Raolkonde, qui est la plus célèbre. Elle est située à cinq journées de Golconde, et à huit ou neuf de Visapour. Il n’y avait pas plus de deux cents ans qu’elle avait été découverte. Comme les souverains de ces deux royaumes étaient autrefois sujets de l’Indoustan et gouverneurs des mêmes provinces qu’ils érigèrent en royaumes après leur révolte, on a cru long-temps en Europe que les diamans venaient des terres du grand-mogol.

En arrivant à Raolkonde, Tavernier alla saluer le gouverneur de la mine, qui commande aussi dans la province. C’était un mahométan, qui lui fit un accueil fort civil, et qui lui promit toutes sortes de sûretés pour son commerce, mais qui lui recommanda beaucoup de ne pas frauder les droits du souverain, qui sont de deux pour cent.

Aux environs du lieu d’où l’on tire les diamans, la terre est sablonneuse et pleine de