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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/378

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France, pour cinq à six millions de roupies. Cette monnaie est une pièce d’argent qui porte l’empreinte du mogol, un peu plus large que nos pièces de douze sous, et trois fois plus épaisse ; une roupie vaut quarante-huit sols.

Pour comprendre de quelle utilité ce nouveau privilége fut à la compagnie, il faut savoir que le gouverneur, se conformant au titre des roupies du mogol, mit dans celle de Pondichéry la même quantité d’alliage, et qu’il établit le même droit de sept pour cent. Par une évaluation facile, on a trouvé que, dans la marque de ces cinq à six millions, valant en espèces plus de douze millions de livres, la compagnie tirait un avantage de quatre cent mille livres par an. Ce produit augmente de jour en jour par le cours étonnant des roupies de Pondichéry, qui sont mieux reçues que toutes les autres monnaies de l’Inde. Non-seulement elles se font des lingots que la compagnie envoie, mais toutes les nations y portent leurs matières, sur lesquelles l’hôtel de la monnaie profite suivant la quantité de l’alliage. Il n’y a que les pagodes et les sequins qui puissent le disputer, dans le commerce, à la monnaie de Pondichéry. La pagode est l’ancienne monnaie des Indes. C’est une pièce d’or qui a précisément la forme d’un petit bouton de veste, et qui vaut huit livres dix sous. Le dessous, qui est plat, représente une idole du pays ; et le dessus, qui est rond, est marqué de petits grains, comme certains bou-