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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/382

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jaour, de Maduré, de Maïssour et de Marava. Ces états étaient gouvernés par des princes gentous, tributaires, à la vérité, de l’empereur mogol, mais fiers et lents dans leur dépendance, qui se dispensaient quelquefois de payer le tribut, ou qui attendaient que l’empereur fit marcher ses armées pour les y contraindre. La plupart devaient à la cour de Delhy de très-grosses sommes qu’on avait laissé accumuler par la mollesse de Mahomet-Chah, plus occupé dés plaisirs de son sérail que de l’administration, dont il se reposait sur des ministres aussi voluptueux que lui. Daoust-Aly-Khan saisit cette occasion pour attaquer les princes voisins de son gouvernement. Il assembla une armée de vingt-cinq à trente mille chevaux, avec un nombre proportionné d’infanterie, dont il donna le commandement à Sabder et à Sander-Sahed. Leur premier exploit fut la prise de Trichenapaly, grande ville fort peuplée, à trente-cinq lieues au sud-ouest de Pondichéry. Cette capitale, investie par l’armée des Maures, le 6 mars 1736, fut emportée d’assaut le 26 du mois suivant. Sabder en abandonna le gouvernement à Sander-Saheb, son beau-frère, qui prit aussitôt la qualité de nabab.

Après avoir soumis le reste de cette contrée, ils tournèrent leurs armes vers le royaume de Tanjaour, dont ils assiégèrent la capitale. Le roi Sahadgy s’y était renfermé avec toutes les troupes qu’il avait pu rassembler. Cette place